Samedi dernier, la salle du Manège à Hesdin a connu l'affluence des grands jours et après avoir remis deux fois des chaises et épuisé toutes les réserves de matériel, il a bien fallu se rendre à l'évidence : tout le monde ne pourrait trouver une place assise, c'est dire l'intérêt des chasseurs de notre département pour tout ce qui touche à leur passion ! Certes, on pourra toujours avancer qu'il y avait des élections pour motiver cette belle dynamique, mais en l'absence de suspense quant au résultat (il n'y avait qu'un seul candidat pour chaque poste) l'argument tombait de lui-même !

   C'est donc bien pour entendre le président Willy Schraen évoquer les dossiers de l'actualité et mesurer l'engagement des élus politiques à l'égard de notre passion que les chasseurs s'étaient mobilisés.

   Il n’est pas possible de relater en quelques lignes plusieurs heures de travaux et débats, et nous aurons l'occasion d'y revenir, notamment dans la revue fédérale. Cependant, voici quelques éléments sur des temps forts de l’assemblée générale. Comme à son habitude, le président a donné un bilan sans concession de tout ce qui fait la chasse dans notre département.

-          Oui, le lièvre et le faisan se portent bien, au point que localement il va falloir gérer l’abondance. Les élus y sont attentifs et la réflexion est engagée mais certainement pas le laxisme ! avant d'évoquer l'avenir, tant en matière d'évolution au niveau réglementaire ou législatif, qu'en ce qui concerne la gouvernance nationale.

-          Oui, la perdrix grise est une priorité et le conservatoire des souches naturelles avec ses déclinaisons sous forme de mini-centres est la seule solution que nous ayons pour limiter l’effondrement des populations naturelles actuellement. Ce n’est donc par hasard si le Pas-de-Calais fait figure de leader dans la reconquête des territoires pour cette espèce.

-          Oui, le Pas-de-Calais a su garder sa liste des nuisibles pratiquement intacte, même si chaque année, il faut produire attestations de dégâts et argumentaires mais aussi batailler ferme avec nos opposants et s’investir parfois jusqu’au Conseil d’Etat pour faire valoir nos droits. Mais la sauvegarde de notre petit gibier est à ce prix !

-          Oui, le chevreuil va bien et on l’aperçoit de plus e plus en plaine, par contre, il n’en va pas de même pour le sanglier ! Les prélèvements sont tombés au plus bas et sans remettre en cause l’équilibre délicat de sa présence en milieu agricole, il ne faut pas non plus l’éradiquer systématiquement.

Côté relations, le caractère bien trempé de Willy Schraen l’a souvent conduit aux affrontements, mais il a su transmettre au fil du temps ses convictions et imposer sa vision d’une chasse moderne, responsable et respectueuse de l’environnement, mais également populaire. L’homme a fait aussi ses preuves en créant l’ISNEA, qui apparait désormais comme le seul rempart que nous ayons lorsqu’il s’agit de produire des études scientifiques pour défendre la chasse. Autant de combats, souvent incompris au démarrage, mais qui lui ont donné depuis une stature nationale sur laquelle les chasseurs pourraient compter. C’est en tout cas le sens de sa candidature à la FNC car les dossiers ne manquent pas pour attaquer la chasse : bien-être animal que nos détracteurs essaient d’étendre aux animaux sauvages, amalgame chasseurs et terrorisme, fusils et kalachnikov, avancé par le ministre de l’intérieur lui-même, sondages récurrents sur l’interdiction de la chasse le dimanche, mise en avant par les médias du nombre d’accidents de chasse, alors que le ski ou la baignade causent bien plus de morts chaque année, menaces européennes sur de nombreuses espèces,… la liste est longue !

Pourtant les extrémistes verts ont largement fait la démonstration de leur incompétence. Des décennies de dictature verte à la Région Nord-Pas-de-Calais et pour quel bilan : Seuls 22% des sites Natura 2000 sont en état de conservation favorable , nos zones humides déclinent en qualité et en quantité malgré tout ce que l’Etat achète,… et des dizaines de millions d’euros de subventions allouées généreusement avec l’argent public à des associations naturalistes dont certaines n’ont aucun lien avec l’écologie ! Avec autant de verts au gouvernement, le bilan n’est guère plus enviable : en 2015, la France était à la seconde place des pays ayant perdu le plus d’espèces !

Aujourd’hui, la nouvelle Région des Hauts de France a fait un pari différent : redonner le pouvoir aux chasseurs et aux ruraux qui savent mieux que quiconque ce qui est bon pour leurs territoires sans gaspiller l’argent public ! C’est un challenge que Guy Harlé d’Ophove, président et des chasseurs de l’Oise va devoir relever à la tête de la commission environnement. Il sera aidé aussi par des chasseurs des différents départements, dont Jean-Michel Taccoën, vice-président de notre fédération, et auquel Xavier Bertrand vient également de confier une délégation dans ce domaine.

Tour à tour, Jean-Michel Taccoen, Daniel Hien et Frédéric de Bonnières ont détaillé les actions fédérales de la saison passée et leur coût. L’assemblée a voté les budgets qui font été d’une bonne gestion avec un solde positif et les propositions de campagne, avec la reconduction des tarifs sans changement. Elle a ratifié la cooptation de Jean-Pierre Vernet, dont le poste n’était renouvelable que dans 3 ans, puis pendant le tirage de la tombola, les chasseurs ont voté pour renouveler la moitié du conseil d’administration. Chaque poste n’ayant qu’un seul candidat, c’est sans surprise que MM. Carré et Forestier ont été élus, ainsi que MM. Brachet, Capron, de Bonnières, Duvivier, Hien, Taccöen réélus.

Parmi les nombreuses interventions, nous retiendrons l’engagement de Michel Dagbert, président du conseil départemental, de poursuivre le partenariat avec les chasseurs, en saluant les rapports francs et le travail collaboratif réalisé, mais en souhaitant aussi que les femmes soient mieux représentées. De son côté, Xavier Bertrand a rappelé tout ce que la dernière campagne lui avait apportée, à commencer par la connaissance des territoires et des Hommes qui y vivent. Alors, avec ce qu’il a appris il n’est plus question de mettre la nature sous cloche et de poursuivre les mêmes erreurs !

La réécriture du SRCE, qui s’apparentait davantage à un schéma d’incohérence écologique, les passages à faune ou échelle à gibier, pour la canal Seine Nord Europe, l’attribution de critères pour les associations,… le travail ne fait que commencer pour les chasseurs. Le nouveau patron de la Région a aussi rendu à son auteur la paternité du projet, en expliquant : « Vous savez, Willy Schraen, c’est un mec bien, c’est lui qui a eu l’idée de la prime de transport pour les salariés, pour laquelle plus de 10.000 demandes ont été déposées. »

Le sénateur, Dominique Watrin s’est réjoui d’une participation de plus de mille personnes et a rappelé que la chasse était une conquête sur le droit féodal et que rien ne pourrait la remettre en question. Son poids économique justifie également qu’on y soit attentif et l’élu le sera au sein de la commission ad-hoc car défendre la chasse, c’est défendre la ruralité vivante et c’est aussi une priorité à l’heure des regroupements a-t-il conclu !

L’engagement est le même pour le député Daniel Fasquelle, habitué à ne rien laisser passer à l’assemblée nationale. L’alerte a encore été chaude lors du vote de la loi sur la biodiversité mais l’adoption d’une phrase selon laquelle la pratique des usages conforte la biodiversité ouvre la reconnaissance des actions des chasseurs.

Cependant, il faut rester vigilant car le syndrome de « Bambi » est de plus en plus présent, les normes se cessent de s’empiler alors que l’on parle de simplification, les bobos ont de plus en plus de poids face aux ruraux,… Mais comment en serait-il autrement ? Alors que les verts ont été virés lors des élections régionales, ils sont entrés en force au gouvernement ! s’est étonné le député.

Enfin, la conclusion est revenue à Matthieu Dewas, directeur de la DDTM, qui a rappelé les missions de service public de la fédération des chasseurs et souligné la qualité des territoires du Pas-de-Calais, notamment pour le gibier d’eau. Une qualité qui attire aussi le tourisme et en font un pôle d’excellence au niveau national.

Les acteurs locaux de la classe politique, toutes tendances confondues, ont donc réaffirmé leur soutien à notre égard. Du département à la Région, si les avis et les couleurs divergent, lorsque l'on parle de chasse c'est d'une même voix et rien ne pouvait davantage rassurer les chasseurs et leurs représentants, qui ont d'ailleurs répondu favorablement à l'invitation de Xavier Bertrand. Si la chasse avait dû s'inviter en manifestant à l'hôtel de Région par le passé, cette fois c'est par la grande porte et avec les honneurs qu'elle y sera prochainement pour monter une grande exposition ! Décidément, un air nouveau souffle et pousse la ruralité à montrer ses racines jusqu'au cœur des plus grandes villes

   L'assemblée générale a également permis de mettre à l'honneur, gardes, piégeurs et gestionnaires avant de prolonger les discussions au cours d'un barbecue comme d'habitude

Retrouvez les photos de l'AG en cliquant sur le lien ci-dessous:

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Résultats de la tombola :