Arrêté dérogation Covid
Chers amis chasseurs,
Les dernières heures furent riches en rebondissement pour la chasse du Pas de Calais.
Le confinement décidé par l'Etat avait exclu la pratique de la chasse, comme toutes les autres activités de nature et de nombreuses activités économiques.
Mais l’évidence de la régulation de certaines espèces pouvant causer des dégâts s'est rapidement imposée dans un dialogue entre l'état, le monde agricole et la FNC.
Une circulaire signée de la main de la secrétaire d'état, Bérangère ABBA a rapidement délégué les bonnes décisions à prendre aux préfets départementaux, à travers l'établissement d'un dialogue avec les fédérations départementales des chasseurs en réunissant les conseils départementaux de la chasse et la faune sauvage.
En application stricte de cette circulaire, qui identifie bien la problématique des dégâts provoqués par le grand gibier aux dépends de l'agriculture et de la sylviculture, il a été également proposé d'ouvrir les dérogations à toutes les espèces pouvant causer des dégâts, au cas par cas des situations locales, et également à la liste des nuisibles en vigueur dans chaque département.
Certains départements comme le nôtre, ont logiquement déposé des demandes extrêmement étayées concernant des espèces provoquant des dégâts en nombre important comme le lièvre, le faisan et le lapin.
Ces espèces, bien connues du monde agricole, rentraient parfaitement dans le cadre de la circulaire de la secrétaire d'état.
Sans vouloir rentrer dans les détails d'une situation ubuesque, qui fera sûrement un jour l'objet de quelques chapitres livresques bien sentis, la secrétaire d'état s'est personnellement opposée de façon très dogmatique à ces espèces petit gibier, pourtant parfaitement identifiées dans sa propre circulaire.
En faisant une différence incompréhensible entre petit et grand gibier, la secrétaire d'état veut promouvoir la chasse comme une obligation, et non comme un plaisir qui peut servir l'intérêt général.
Il y a donc plusieurs types de chasseurs, les machines et les autres.
A une époque où des députés nous proposent de soigner nos passions en utilisant des robots gibier, je n'arrive même plus à m'étonner de ces visions politiques à mille lieux de la réalité de nos territoires.
Une telle approche dogmatique humilie les ruraux chaque jour un peu plus.
Mais au-delà de cette nouvelle approche de la chasse sans âme et sans plaisir, le deuxième objectif de notre secrétaire d'état aura bien été de tenter de nous diviser à nouveau. Si la chasse du petit gibier, trop bien gérée par les chasseurs est une ligne rouge idéologique infranchissable à ses yeux, que pouvons-nous dire de la chasse du gibier d'eau et des migrateurs.
Depuis trop longtemps dans la ligne de mire de notre ministère de tutelle, il faut reconnaître qu'après la perte totalement dogmatique de la chasse des gluaux et d'une partie des limicoles, comment ne pas résister à l'envie de mettre un coup d'arrêt à cette activité de sentinelles sanitaires, pourtant essentielles à l'état quand les zoonoses comme l'influenza aviaire viennent de réapparaître en force en Europe.
Et pourtant, si nous n'avions pas été là pour la peste porcine depuis deux ans, la situation ne serait sûrement pas la même pour l'ensemble de la production porcine française.
Une bonne partie de nos chasseurs restera donc à la maison, à un moment où leurs actions auraient pu être bien décisives dans de nombreux territoires.
Mais c'est ainsi, la ministre écrit, la ministre change d'avis, la ministre se contredit, la ministre dogmatise, mais la ministre a toujours raison, parce que c'est la ministre.
Au final, le grand gibier est donc chassable, ainsi que les nuisibles du Pas-de-Calais, pigeon ramier compris.
Pardon d'employer le terme de chasse, mais je ne suis pas un animal à sang froid qui voit dans la chasse une pratique contrainte, dénuée de toutes émotions humaines.
Nous assurerons donc une partie de nos missions de service public, que ce soit dans notre département, comme dans le reste de la France.
Le déplacement est donc possible, en utilisant bien sûr les documents mis à votre disposition par l'état.
Si ce confinement nous permet d'exercer nos missions de service public, je n'oublie pas que certains d'entre nous ne pourront pas chasser.
Certains jettent de l'huile sur le feu, et tentent de culpabiliser ceux qui iront à la chasse vis à vis des autres.
Personnellement, je ne raisonnerai pas comme cela, et le bonheur des uns ne fait en rien le malheur des autres. Je vais donc plutôt continuer à me battre dans les jours qui viennent, pour que l'ensemble de nos missions de service public, qu'elles soient de régulation ou de veille sanitaire, soient respectées.
Toutes ces missions ne sont en rien des passes droit, ou des privilèges vis à vis du reste de la population, elles sont simplement les outils essentiels pour une bonne gestion de la faune sauvage au cœur de nos territoires, loin du dogmatisme des salons dorés du ministère de la transition écologique.
N'oubliez pas non plus mes amis que la COVID n'est pas une légende rurale, mais qu'elle se répand dans nos territoires chaque jour un peu plus, nous menaçant dangereusement ainsi que nos proches.
Pour ceux qui chasseront dans la nature dans les prochaines semaines, n'oubliez pas que seuls les imbéciles semblent ignorer que les gestes barrières et la distanciation physique sont le socle indiscutable de notre salut collectif.
Si je me dois d'en appeler à l'union de tous les chasseurs devant l’adversité de cette crise, j'en appelle aussi à la solidarité cynégétique qui doit nous animer.
Essayons un maximum d'intégrer dans les chasses possibles en ce moment, ceux qui n'auront pas la chance de poursuivre leur passion. Nos missions n'en seront que plus efficaces...
Prenez soin de vous,
Amitiés en St Hubert,
Willy SCHRAEN
Président de la FDC62
Pour consulter l’arrêté, cliquez sur la pièce jointe :
Liens pour déposer :
Demande : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/chasses-de-regulation